Kitty Hawk !! Magique ligne à Abraham Lake. 26 novembre 2017

La journée commence par un doute. Aller ou ne pas suivre ? Jeff Mercier a suggéré de marcher 3h pour gravir une cascade dans Protection Valley. Le risque l’avalanche dicte ce choix. Mais 3h de marche, sac à dos et pluie annoncée pour le milieu d’après midi, me donne juste envie de chercher une autre solution. Hier, nous avions échangé quelques mots d’anglais avec un Japonnais vivant au Canada. Melting pot du genre. Aux pieds de Whiteman en mauvaises conditions, nous apprenions qu’une cascade au doux nom de Kitty Hawk était elle, en super conditions. Un coup d’oeil au topo le soir même confirmait que ce pourrait être un bon plan. « Simply the best David Thompson route »

Whiteman

Jeff pouvant jouer dans une autre cours que la notre, en bartassant dans du mixte infâme, nous pouvions Pierrick Fine, Mathis Dumas et moi, nous préparer à l’heure où ceux qui sortent de boîte de nuit vont se coucher, à rouler 2h30 et 260 kilomètres jusqu’à Abraham Lake. 

Sur place, le paysage est vierge de neige mais la nature qui nous entoure est comme au commencement du monde. On s’attend à croiser quelques indiens à cheval et des teepees posés sur les bords du lac. Féerique. On a bien fait de venir ici juste en levant la tête en direction du ciel. Au dessus de nous se dresse Kitty Hawk entre deux falaises de calcaire. Plus haut la neige recouvre les sommets. Du rêve encore et toujours.

 Nous attaquons la marche d’approche réduite, pour le plus grand plaisir de mes muscles douloureux de temps de jours de grimpe consécutifs.

Le soleil timide commence à se cacher derrière de beaux nuages. Nous ne devons pas traîner malgré la cordée devant nous qui bricole autant qu’elle grimpe. Doubler n’est pas jouer. Se frayer un passage en douceur est quand à lui, fortement recommandé par la convention de Geneviève dont la poitrine alléchante autorise tous les excès. Et la pluie qui approche à l’horizon finit par nous mettre sur la voie. D’abord par la gauche, nous rejoignons le relai. Nos amis Canadiens discutent. Leur leader part doucement doucement. Il bascule à droite mais arrose tout le monde. Ses compagnons de cordée et ses nouveaux amis de passage. On est gâté. Au bout d’un certain temps d’arrosage, comme une fleur dans son pot, je commence à grimper le long de la tige gelée, passant en douceur pour ne pas mettre une deuxième couche de glaçons sur la tête de mes camarades et surtout pas sur celle de celui qui m’assure.

Lorsque nous arrivons tous les trois au sommet de la cascade, une pluie fine commence à tomber. Nous disons au revoir au leader Canadien en commençant le premier rappel puis, lorsque nous les croisons, nous faisons de même avec ses deux compagnons, toujours de bonne humeur malgré les impacts dans leur casque. 

La voiture nous accueille alors que le ciel nous tombe sur la tête. Il pleut des trombes d’eau et le paysage respire la boue et la cendre des forêts calcinées alentours. Là haut, nos amis grimpeurs glissent le long du premier rappel. La glace c’est de l’eau certe, mais de là à en vouloir d’avantage, faut pas exagérer.

Un grand merci à Mathis Dumas photographe

#adidasterrex

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